Mon coloc Michael et moi-même avons
commencé, il y a presque un mois, à prendre des cours de kirundi à
l'Institut Français du Burundi. Les cours ont lieu le lundi et le
mercredi soir. Avec nous, Alexis notre ancien coloc, la danoise Susi,
l'italienne Anna et Frank, burundais de son état. Nous n'avons pas
tout à fait compris, mais il semblerait qu'il ait grandi ici avec
des parents burundais, mais ayant fréquenté l'école française, il
n'a pas réussi à apprendre sa langue maternelle...
Après une journée de boulot, nous
avons souvent faim / soif / sommeil / une envie frénétique d'écrire
des conneries au stylo bic sur le bras de notre voisin. Les professeurs deviennent étudiants et se défoulent. Un peu de
sérieux : nous faisons de notre mieux pour pénétrer la jungle de
la grammaire kirundi, à l'aide de notre professeur Rénovat. Fort
sympathique, il essaye de nous expliquer posément la règle, puis
nous donne des exemples qui se révèlent presque toujours être des
exceptions.
Alors, le pronom substitutif pour
« toi » c'est « ku », mais vu qu'il est suivi
par une consonne sourde, la loi de Dahl s'applique donc ca devient
« gu » dans «ndagukunda».
Entre la loi de Dahl – deux consonnes
sourdes (p-t-k-f-s-ch, pour ceux qui n'auraient pas eu l'honneur de
suivre les cours de traductologie de l'UCO) ne peuvent pas se suivre,
même séparées par une voyelle – et la loi de je n'sais qui, qui
veut que deux voyelles ne puissent pas se suivre d'une manière
générale, et que l'une doit forcément tomber, ou donner naissance
à une semi-voyelle, ou bien être remplacée par une autre voyelle,
on se retrouve avec des alternances vocaliques ou consonantiques à
peu près dans chaque mot nouveau que nous apprenons.
Je suis fascinée par la difficulté et
la logique de tout cela, le reste de mes camarades ont plutôt
l'impression qu'on leur parle chinois. Au bout de l'heure et demie,
on a en général réussi à avancer un peu, sans grande certitude.
Rénovat nous récompense en nous parlant de la culture burundaise,
ce qu'on peut faire ou pas, et en nous donnant quelques phrases clés
utiles dans la vie de tous les jours. Je peux donc à peu près me
présenter, compter, conjuguer une dizaine de verbes, négocier avec
un taxi et commander une brochette, « igiti c'inyama »,
un terme dont la traduction littérale serait « arbre à
viande »
C'est simple le français en fait !! :P
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