mardi 31 juillet 2012

In dependence


Événement mémorable de cette année : le Burundi a fêté les cinquante ans de son indépendance, le 1 juillet dernier. Habitant tout près du lieu des hostilités cérémonies, nous avons eu le plaisir d'entendre les répétitions chaque jour pendant deux bonnes semaines. (Sans compter les deux semaines précédentes, passées à enseigner dans le bruit des bottes permanent à l'école). Du coup, lors du week-end fatidique, nous avons fui lâchement vers une ville de l'intérieur du pays, Gitega, pour avoir un peu la paix, car nous sentions le chaos arriver. Le lundi, jour officiel de l'anniversaire, nous avons allumé la télé quelques minutes pour regarder à quoi ressemblait le défilé. Nous avions déjà vu passer des parachutistes dans les airs, des chars d'assaut sur les boulevards de la ville, et tous les matins, des centaines de militaires armés au bout de notre rue, nous attendions donc du grand spectacle. L'événement étant boycotté par une bonne partie des médias, pour des raisons obscures de liberté de la presse, il nous a fallu regarder la RTNB, la chaîne nationale, que nous n'avons pas supportée très longtemps. De retour à Buja dans l'après-midi, nous avons eu le plaisir de faire quinze fois le tour de la ville en évitant les militaires pour accéder jusqu'à la maison, en plein centre. Nous avons évité la fin du défilé et le départ des délégations du monde entier en effectuant un repli stratégique vers la plage. Le soir, le président qui nous faisait miroiter un jour de congé supplémentaire le mardi pour se reposer du jour férié du lundi a finalement laissé tomber cette riche idée au dernier moment. De dépit, nous sommes allés boire une bière.

Bref, bon anniversaire le Burundi...

(Pour redorer un peu le tableau, certains de mes amis restés à Buja ont quand même raconté qu'ils y sont allés et qu'ils ont bien aimé, surtout le moment où le parachutiste s'est cassé la gueule.)

dimanche 29 juillet 2012

Ndagala


Le chemin le plus court pour le centre ville consiste à contourner le stade Prince Louis Rwagasore et à passer par un chemin, couramment surnommé le « passage coupe-gorge » (inutile de préciser qu'il n'est praticable qu'en journée...), enjamber une rivière pleine de déchets et traverser un ancien terrain de basket dont seuls restent les marquages. Sur le terrain adjacent, quelques femmes font sécher le ndagala, un tout petit poisson extrêmement commun dans le lac avant d'aller le vendre. Ce plat est vivement conseillé si vous souhaitez attraper une bonne turista. Je crois que tout ma vie, quand je penserai au Burundi, ce sera cette odeur qui me reviendra la première...

samedi 28 juillet 2012

Vacances

Me voici donc de retour à Buja après un séjour de deux semaines en Tanzanie. Les photos viendront en temps et en heure, pour l'instant je publie les articles que j'étais sensée publier avant les vacances. Tout s'est extrêmement bien passé. Je n'étais pas sur le ferry qui a coulé au large de Dar-es-Salaam et je remercie les personnes qui se sont inquiétées. Je garde des souvenirs impérissables, notamment sous forme d'épines d'oursin dans le pied droit et de traces de bronzages immondes. Au boulot, tout va pour le mieux et les étudiants sont remotivés. Cela fait déjà cinq mois que je suis ici. Vingt moustiques me tournent autour et je vais donc rentrer me mettre à l'abri derrière une moustiquaire.

(C'est faux, je vais aller boire des bières avec mes amis.)

Joyeux anniversaire maman <3

vendredi 27 juillet 2012

Rusizi

À une vingtaine de kilomètres de Buja, tout près de la frontière avec le Congo (là où ça craint) se trouve le parc naturel de la Rusizi. Outre les rebelles qui se cachent dans cette région, on y trouve une chouette rivière parsemée de bêtes sauvages qui font tout l'intérêt du parc.



Souvent, en journée, les animaux se reposent et ils sortent la nuit pour se restaurer. Nous n'avons malheureusement pas pu voir de crocodile. J'ai aussi raté de peu une antilope, que mes amis ont pu apercevoir. Mais, coup de chance, nous sommes tombés sur une famille d'hippos qui grâlait au soleil matinal.



Enfin, ce qu'on voit le mieux, ce sont les oiseaux. J'ai oublié tous les noms que j'avais essayé de retenir. Il y avait quelques rapaces et ces piafs typiques du pays qui construisent des nids un peu particuliers dont regorge l'arbre derrière eux.


vendredi 6 juillet 2012

Lion Story

Le groupe de reggae qui marche bien depuis quelques années au Burundi s'appelle Lion Story. Je les ai vus il y a un mois ou deux en concert, on comprend vite pourquoi ça marche : ils sont excellents.

L'autre soir je buvais une bière avec quelques amis quand un type vient nous serrer la pince. Il ressemble vachement au guitariste du groupe. En fait, c'est lui.

Pas plus tard que ce week-end, nous faisons un peu de musique dans le jardin d'un ami. Un Burundais qui touche sa bille en guitare nous accompagne. En fait, lui aussi il fait partie du groupe.

Parfois j'oublie que je vis dans un microcosme.

mercredi 4 juillet 2012

Sur le départ

Ma charge de travail venant d'être, par miracle, considérablement réduite entre ce matin et ce soir, je prends le temps de me poser, milkshake choco à portée de main, pour vous raconter ces derniers temps.

À l'école, rien de bien neuf. Mon collègue est parti pour un mois de formation en France, me laissant gérer seule les deux groupes d'étudiants. Nous avançons lentement mais sûrement et les progrès de certains sont remarquables, ce qui est agréable à constater. D'autres battent des records de non-apprentissage, mais je garde espoir, notamment pour le plus faible d'entre eux qui, l'autre jour, a réussi à me faire une phrase correcte : "Le chat mange de la viande de souris". Je n'aurais jamais cru qu'à trente ans, on continuait à sortir des excuses du genre "Si, si, j'ai fait l'exercice mais je l'ai laissé dans ma poche et quelqu'un a mis mon pantalon à laver". Ni même qu'on ferait écrire ses exercices par des collègues bilingues. Pourtant tout arrive. Heureusement, ils commencent à avoir un niveau suffisant pour que je puisse plaisanter avec eux, et ça, ça motive.

À la maison, tout est calme. Nous avons un nouveau colocataire du nom de Benjamin, particulièrement sympathique. Il restera deux ans au Burundi. Il possède également une voiture, ce qui facilite beaucoup nos déplacements. Nous avons aussi un animal bruyant qui saute entre le plafond et le toit et qui me réveille le matin. Le ratox est en place, mais vu le bruit que la bête fait, j'ai peur qu'elle soit bien plus grosse qu'un rat. Un singe, qui sait ?

Les dernières excursions intéressantes vont arriver en photo. Je vous réécris aussi l'article qui a mystérieusement planté la dernière fois et je vous laisse encore une fois. Programme des jours à venir.
Demain, dernière matinée de cours. Vendredi, départ en bus pour Dar-es-Salaam. Samedi, je retrouve Delphine. Dimanche, nous nous réveillons ensemble à Zanzibar et nous partons sur les traces d'Arthur Rimbaud et de Freddy Mercury.

À bientôt insh'allah.

#Edit : Bon, en fait ça prend bien trop de temps à charger et je dois rentrer avant le noir... (Oui, le soleil se couche vers 18h30 hiver comme été). Donc vous devrez attendre mon retour, le 22 juillet, pour voir mes photos et lire mes chouettes histoires.