samedi 22 décembre 2012

Tirano tropical


Je n'ai jamais donné foi à cette histoire de fin du monde, mais hier soir, perdue dans mes pensées, je me suis dit que même si j'avais cru un instant que le monde s'arrêterait, je n'aurais absolument rien changé à ce que j'ai fait dernièrement. J'ai passé une année fascinante, découvert trois nouveaux pays sur un nouveau continent, acquis une grande expérience professionnelle et personnelle et fait un tas de belles rencontres. Et pour finir en beauté, j'ai passé mon mois de décembre à tenter de revoir toutes les personnes qui comptent pour moi, et plutôt bien réussi. J'ai lu 53 livres, je me suis initiée à l'art de la photographie, j'ai commencé à apprendre l'espagnol et j'ai enfin réussi à tenir un blog/carnet de voyage. Bref je suis plutôt fière de moi.

Cela dit, si la fin du monde n'a pas sonné, ce blog touche à sa fin. Vous me retrouverez dès janvier à cette adresse : http://tiranotropical.blogspot.fr/

dimanche 2 décembre 2012

La photo des derniers instants

Dernier jour, ma valise est bouclée, la soirée est déjà organisée, il me reste une ou deux heures à ne rien faire. Je décide donc de faire enfin ce que je m'étais promis d'accomplir avant mon départ : aller prendre une photo de la grande mosquée en construction dans le quartier de Bwiza, derrière chez moi. Un dernier petit bain de "Muzungu" (ils sont pas trop habitués à voir des blancs marcher dans ce quartier-là, parce que ca craint un peu à vrai dire...) et me voici devant cette mosquée.


Cette photo devrait vous permettre de vous rendre compte de trois choses :
  1. Il y a pas mal de musulmans au Burundi, ils représentent entre 10 et 15% de la population. Il y a évidemment plus de chrétiens mais leurs églises ne sont pas aussi belles, d'ailleurs ce sont rarement des églises mais plutôt des salles. Et je ne vous parle même pas de l'horreur architecturale que constitue la cathédrale de Buja...
  2. Les échaffaudages burundais sont assez précaires.
  3. J'ai appris à retoucher les photos pour mieux mettre en valeur leurs couleurs. Je vais donc petit à petit retoucher toutes celles que j'ai postées sur ce blog et je vous invite donc à aller y rejeter un oeil dans quelques temps.

samedi 1 décembre 2012

Chose promise


Guess who's back ?

Bien arrivée en France, sans mes bagages mais tant pis ! On m'avait prévenue mais c'est effectivement très déroutant. Le décalage ne m'a pas semblé si important à l'aller car je m'attendais à quelque chose d'extrêmement différent. Cette fois-ci, je m'attendais à quelque chose de normal, mais je constate qu'en neuf mois, ma définition du normal a beaucoup évolué...

mardi 27 novembre 2012

Le temps qui reste


Dire que je pars, et que je ne vous ai pas encore parlé de la moitié des sujets que je voulais aborder sur ce blog. Je n'ai certainement pas réussi à casser tous les clichés que l'on peut avoir sur l'Afrique. Je ne sais pas pourquoi je me suis sentie investie d'une mission journalistique que je n'aurai pas réussi à remplir, faute de temps. Il aurait fallu vous dire encore les différents quartiers de Buja, chacun avec sa personnalité propre.

Kanyosha, la commune populaire par excellence, qu'on pourrait s'imaginer peuplée de bidonvilles, mais finalement pas tant que ça. Le centre-ville, plutôt propre car entretenu par un grand nombre de femmes employées par la ville et que l'on voit se casser le dos à longueur de journée pour couper la pelouse sur les grands boulevards ou bien balayer les trottoirs, véritables Sisyphes. Mon quartier dont les fossés sont de plus en plus encombrés de mauvaises herbes car depuis juillet, quand le Président a levé pour un mois l'obligation des travaux communautaires du samedi matin, plus personne n'a voulu remettre la main à la pâte. Désormais, c'est sommeil communautaire.

Les transports. Les mini-bus dans lesquels on se tasse à 20 personnes quand, en France, on ne logerait pas à neuf. Les chauffeurs alcooliques qui se croient toujours prioritaires et ne regardent même pas les piétons. Les routes pleines de trous qu'on a fini par apprendre par cœur. Les vélos surchargés de paille non encore séchée ou de bidons vides qui traversent la plaine de l'Imbo. Les vélos qui remontent vers Bugarama et franchissent les quelques 1000 mètres de dénivelé en s'accrochant au cul des camions. On en voit parfois une quinzaine par camion. Les accidents de la route... et toutes ces raisons qui font que je n'ai pas pris le volant une seule fois depuis le début.

Les magasins improvisés dans des containers. Les kiosques en bois pourris où on peut acheter des unités pour son téléphone, des beignets et n'importe quoi, en fait. Les vendeurs à la sauvette sur les bords de route et que l'on siffle en passant pour qu'ils accourent vers notre véhicule avec aux mains des cigarettes, des unités ou des bananes. Les alimentations qui peignent sur leurs murs les produits qu'ils vendent, comme celle qui est proche de la cathédrale et qui propose des serviettes hygiéniques.

La manière dont les gens parlent français ici, avec tout plein de belgicismes. Le fait qu'au bout de neuf mois, je prononce le t à la fin du mot « vingt », et qu'on ne dise plus que « septante » et « nonante ». Le kirundi que je n'aurai jamais appris.

Et puis j'ai oublié un peu ce que j'écrivais au début. Est-ce que je vous ai dit qu'on sifflait les serveurs ? Que les gens ici avaient très peur des chiens ? Paraîtrait en effet qu'ils mangeaient les cadavres durant la guerre civile.

Ah la la. J'ai pas fini, j'ai pas fini...

lundi 26 novembre 2012

Derniers voyages

Et voilà, il semblerait que j'accomplisse l'exploit de passer 9 mois au Burundi sans être jamais allée voir « la source la plus méridionale du Nil ». J'aurai également raté la fameuse pierre Linvingstone-Stanley où l'on dit que les deux grands explorateurs se sont rencontrés. (Ce qui est absolument faux, d'ailleurs, ils se sont rencontrés sur l'actuel territoire de la Tanzanie et ont décidé de planter la pierre après avoir voyagé déjà un moment et être arrivés au Burundi). Je n'aurai pas parcouru les 50 mètres qui me séparaient de l'unique monument touristique à voir à Nyanza, et j'ai pris seulement une trentaine de photos de mes deux derniers week-ends dans le sud. Je suis décidément, et malgré mes efforts, une bien piètre touriste.

Kigoma, week-end prolongé de début novembre. Nous sommes 14 à partir, nous louons à cet effet un mini-bus et emmenons quelques toiles de tente. Seul objectif : se reposer et profiter du Tanganyika. Moment le plus agréable : seule sur la plage de sable rouge, le lendemain matin.

Coup d'oeil à droite

Coup d'oeil à gauche


 Nyanza, deuxième édition, week-end suivant. Séminaire organisé par France volontaires pour témoigner du volontariat et produire des supports de communication. Rencontre des volontaires travaillant au Rwanda. Dernières baignades dans le lac. Concours de moustache pour ces messieurs. Moment le plus agréable : refaire le Burundi avec Delphine et Alexis, assis sur la plage devant un feu de camp.

dimanche 25 novembre 2012

Connexion


Encore un truc que je suis vraiment contente d’avoir fait avec mes étudiants : depuis qu’ils se préparent au niveau B2, nous écoutons tous les matins à huit heures les informations sur RFI (Radio France Internationale).

Cela leur permet de :
  • Se faire une idée de la situation géopolitique actuelle, afin de briller en société ;
  • Découvrir chaque jour ou presque un nouveau pays ;
  • Savoir ce qui se passe au Kivu, cette région de la RDC qu’on voit de l’autre côté du lac et qui se fait actuellement envahir par les rebelles du M23 ;
  • Connaître un peu mieux la France, ses beaux engagements (comme celui de reconnaître la coalition syrienne immédiatement) et ses côtés plus sordides ;
  • Apprendre à écouter un bulletin d’information en langue française, avantage conséquent

C’est vraiment chouette cette radio, et même si elle est très tournée vers l’Afrique de l’Ouest (ah, Françafrique, quand tu nous tiens), elle reste un lien solide avec le monde occidental pour ceux qui comme moi n’ont ni télévision ni internet au quotidien. De plus, certaines émissions culturelles se laissent bien écouter, comme par exemple l’émission « En sol majeur » qui parle de métissage, de mélange des cultures, d’Histoire et d’histoires tous les jours à 10h temps universel, soit pile pour ma pause de midi.

Autre lien important avec la culture française : l’Institut Français qui, malgré nos récents démêlés, m’aura été bien utile tout au long de cette année. Il propose, outre des cours de français, kirundi et kiswahili, une chouette médiathèque où j’empruntais deux romans par semaine à une époque où je me croyais en vacances, la seule vraie salle de concert de la ville et un petit restaurant appelé L’échiquier qui est l’un des rares à servir de la banane plantain en accompagnement de ses brochettes. Il est l’unique pôle culturel de la ville, on y trouve des expositions, du théâtre, pas mal de concerts, bref heureusement qu’il est là.

(J’en suis à mon cinquante-deuxième livre de l’année, sans compter ceux que j’ai lu pour mon mémoire. Je crois que j’ai un problème de dépendance.)