Événement mémorable de cette année
: le Burundi a fêté les cinquante ans de son indépendance, le 1
juillet dernier. Habitant tout près du lieu des hostilités
cérémonies, nous avons eu le plaisir d'entendre les répétitions
chaque jour pendant deux bonnes semaines. (Sans compter les deux
semaines précédentes, passées à enseigner dans le bruit des
bottes permanent à l'école). Du coup, lors du week-end fatidique,
nous avons fui lâchement vers une ville de l'intérieur du pays,
Gitega, pour avoir un peu la paix, car nous sentions le chaos
arriver. Le lundi, jour officiel de l'anniversaire, nous avons allumé
la télé quelques minutes pour regarder à quoi ressemblait le
défilé. Nous avions déjà vu passer des parachutistes dans les
airs, des chars d'assaut sur les boulevards de la ville, et tous les
matins, des centaines de militaires armés au bout de notre rue, nous
attendions donc du grand spectacle. L'événement étant boycotté
par une bonne partie des médias, pour des raisons obscures de
liberté de la presse, il nous a fallu regarder la RTNB, la chaîne
nationale, que nous n'avons pas supportée très longtemps. De retour
à Buja dans l'après-midi, nous avons eu le plaisir de faire quinze
fois le tour de la ville en évitant les militaires pour accéder
jusqu'à la maison, en plein centre. Nous avons évité la fin du
défilé et le départ des délégations du monde entier en
effectuant un repli stratégique vers la plage. Le soir, le président
qui nous faisait miroiter un jour de congé supplémentaire le mardi
pour se reposer du jour férié du lundi a finalement laissé tomber
cette riche idée au dernier moment. De dépit, nous sommes allés
boire une bière.
Bref, bon anniversaire le Burundi...
(Pour redorer un peu le tableau,
certains de mes amis restés à Buja ont quand même raconté qu'ils
y sont allés et qu'ils ont bien aimé, surtout le moment où le
parachutiste s'est cassé la gueule.)