Voir sa colocataire rentrer en pleurs dans la maison, encore au téléphone, promettant d’arriver en France dès le lendemain. Quand on vit ici, vu le prix du billet d’avion, on ne rentre pas pour un motif futile. La plupart du temps, c’est en raison du « décès d’un parent proche », comme le formule si bien l’assurance qui nous rapatrie. Un parent proche, le père de ma coloc en l’occurrence.
D’abord, on tente comme on peut de la consoler. Quelqu’un se charge d’aller acheter des unités pour son téléphone, des cigarettes, on lui fait à déjeuner puis on l’écoute, comme on fait dans ce genre de situations. On prévient les amis, les premiers messages arrivent. Elle est au téléphone avec sa mère, son frère, etc. Et pendant ces quelques moments où elle parle à quelqu’un d’autre, vous êtes directement renvoyé à vos propres angoisses.
Et si c’était mon père ? Ou peut-être ma grand-mère ? Ou même un oncle, une cousine, un ami ? Je n’ai pas vu mes proches depuis 8 mois et demi dans le meilleur des cas. Et si c’était mon frère, que je n’ai pas vu depuis un an et demi ? Combien de temps me faudrait-il pour me remettre du fait d’avoir été absente et d’avoir pris et donné si peu de nouvelles dans les derniers mois de la vie d’une personne proche ? Comme le dit la chanson : est-ce qu’en vivant avec des remords, on s’en sort ?
Ma coloc est partie mercredi soir, le jour même où un autre ami rentrait au Burundi après avoir enterré son grand-père. Je ne passerai pas mes deux dernières semaines au Burundi avec elle. Et malgré tout le soutien que tout le monde ici lui manifeste, elle va mal et elle s’en veut. Et de voir le cauchemar prendre ainsi forme sous nos yeux, c’est à vous couper l’envie de repartir.
C'est pas la grande forme pour toi non plus on dirait ! Courage, tu rentres bientôt !
RépondreSupprimerUne amie vient de perdre sa grand-mère, troisième décès dans les familles des volontaires ce mois-ci. Tout le monde sert les fesses, mais sinon ca va, en fait.
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