mercredi 21 novembre 2012

Lettre ouverte


à tous ceux qui me demandent si je suis heureuse ou bien triste de quitter le Burundi.

Tout d’abord, et malgré la date très proche de mon départ, je ne pense pas avoir tout à fait réalisé ce qui m’arrivait : la fin de ma mission s’est accompagnée d’une bonne dose de travail - la bien-nommée « dernière ligne droite » -, d’un paquet de petits détails à régler afin d’optimiser le temps passé au pays et enfin d’une certaine excitation due à la préparation de mon prochain poste.

Je ne suis pas mécontente de rentrer en France, car je vais y revoir famille et amis, je vais me payer le luxe d’un petit détour par l’Allemagne où je suis également attendue avant de rentrer passer Noël avec ceux que j’aime. Au-delà des personnes, je vais y retrouver le bon goût de la tartiflette, une connexion internet digne de ce nom, et bon nombre de petites choses qui font que la maison nous manque toujours un peu. De plus, sachant que je n’aurai qu’une trentaine de jours à passer chez moi avant d’aller voir au Mexique si j’y suis, j’évite le symptôme qui frappe les expatriés entre deux contrats, le fameux « je rentre chez mes parents et je ne sais pas combien de temps je vais y rester avant de trouver un nouveau job » qui s’installe généralement au bout de quinze jours.

Toutes ces raisons justifient à elles seules un retour en France, sans compter les nombreuses autres, toutes ces choses que je suis COMBLÉE de laisser derrière moi : les moustiques, les chauffards, les prises de tête avec les gardiens, les coupures d’électricité quotidiennes, les intoxications alimentaires, la surconsommation de viande, les « Muzungu » criés à mon passage, les gens chiants dans la rue et j’en passe.

Mais voilà, en quittant ce pays, j’abandonne aussi les bananes, un paquet de bons amis, (encore un sujet pour les étudiants en sociologie : comment se fait-il que l’expatriation accélère à ce point le processus de création des liens d’amitié ?), les avocats, une super maison, les mangues, le lac Tanganyika, les maracouja plus connus sous le nom de fruits de la passion, ce climat merveilleux qui nous permet d’aller à la plage tous les jours que Dieu fait, les ananas et une vie de pacha pour faire bref. (Je n’aime pas les papayes.) Bonjour fée électricité, mais adieu soirées à la chandelle. Adieu les regards et les « Muzungu » et bonjour l’indifférence des gens. Adieu Burundi qui m’a bercé pendant neuf mois et bonjour la France où Jean-François Copé est le nouveau président de l’UMP…

5 commentaires:

  1. Pour les avocats, Estelle peut te donner des numéros ...

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  2. j'avais justement l'intention de laisser un commentaire du même goût ! (les chiens ne font pas les chats)

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  3. Pour ce qui est de l'UMP c'est un peu plus compliqué que ça cependant.

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