… à tous
ceux qui me demandent si je suis heureuse ou bien triste de quitter
le Burundi.
Tout d’abord, et
malgré la date très proche de mon départ, je ne pense pas avoir
tout à fait réalisé ce qui m’arrivait : la fin de ma
mission s’est accompagnée d’une bonne dose de travail - la
bien-nommée « dernière ligne droite » -, d’un paquet
de petits détails à régler afin d’optimiser le temps passé au
pays et enfin d’une certaine excitation due à la préparation de
mon prochain poste.
Je ne suis pas
mécontente de rentrer en France, car je vais y revoir famille et
amis, je vais me payer le luxe d’un petit détour par l’Allemagne
où je suis également attendue avant de rentrer passer Noël avec
ceux que j’aime. Au-delà des personnes, je vais y retrouver le bon
goût de la tartiflette, une connexion internet digne de ce nom, et
bon nombre de petites choses qui font que la maison nous manque
toujours un peu. De plus, sachant que je n’aurai qu’une trentaine
de jours à passer chez moi avant d’aller voir au Mexique si j’y
suis, j’évite le symptôme qui frappe les expatriés entre deux
contrats, le fameux « je rentre chez mes parents et je ne
sais pas combien de temps je vais y rester avant de trouver un
nouveau job » qui s’installe généralement au bout de
quinze jours.
Toutes ces raisons
justifient à elles seules un retour en France, sans compter les
nombreuses autres, toutes ces choses que je suis COMBLÉE de laisser
derrière moi : les moustiques, les chauffards, les prises de
tête avec les gardiens, les coupures d’électricité quotidiennes,
les intoxications alimentaires, la surconsommation de viande, les
« Muzungu » criés à mon passage, les gens chiants dans
la rue et j’en passe.
Mais voilà, en
quittant ce pays, j’abandonne aussi les bananes, un paquet de bons
amis, (encore un sujet pour les étudiants en sociologie :
comment se fait-il que l’expatriation accélère à ce point le
processus de création des liens d’amitié ?), les avocats,
une super maison, les mangues, le lac Tanganyika, les maracouja plus
connus sous le nom de fruits de la passion, ce climat merveilleux qui
nous permet d’aller à la plage tous les jours que Dieu fait, les
ananas et une vie de pacha pour faire bref. (Je n’aime pas les
papayes.) Bonjour fée électricité, mais adieu soirées à la
chandelle. Adieu les regards et les « Muzungu » et
bonjour l’indifférence des gens. Adieu Burundi qui m’a bercé
pendant neuf mois et bonjour la France où Jean-François Copé est
le nouveau président de l’UMP…
Pour les avocats, Estelle peut te donner des numéros ...
RépondreSupprimerj'avais justement l'intention de laisser un commentaire du même goût ! (les chiens ne font pas les chats)
RépondreSupprimerMême chose :-)
RépondreSupprimerPour ce qui est de l'UMP c'est un peu plus compliqué que ça cependant.
RépondreSupprimerTant mieux. Pourvu que ca dure
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